Appel à communications

ETHIQUE, CONFIANCE ET SANTÉ

Cette année, le thème proposé est “Ethique, Confiance et Santé” et nous invitons les chercheur·es qui s’intéressent dans leurs champs disciplinaires respectifs, en tout ou partie, à ses notions à nous proposer un résumé de leur communication.

L’éthique, en tant que science des principes régulateurs de l'action et de la conduite morale, et en tant que pratique réflexive sur les principes guidant nos actions, pose la question du rapport à soi-même et à l’autre. Dans ce lien qui nous unit à autrui et dans toutes les sphères de la vie – amitié, amour, travail – se joue, comme une prémisse (in)discutable, la question de la confiance. Celle-ci est une « attitude à l'égard d'autres personnes dont nous espérons qu'elles se révéleront fiables » (McLeod [2011], cité par Laurent [2012]). Comme la promesse d’un futur à venir et d’un projet à construire, la confiance s’impose comme l’une des conditions nécessaires et fondamentales de la socialisation et de la socialité.

L’étymologie même du mot « confiance » (du latin confidere : cum, « avec » et fidere « fier ») renvoie à la transmission de quelque chose ayant une valeur particulière à quelqu’un à qui nous nous fions en nous abandonnant à sa bienveillance et à sa bonne foi. Si la confiance ne saurait être neutre (Marzano, 2010), c’est sans doute parce qu’elle contient en elle-même tous les principes du parti pris, que son étymologie ne cesse de nous rappeler : la foi, la fidélité, la confidence, le crédit et la croyance. Dans le même temps, ce parti pris suppose l’acceptation d’un risque et la probabilité de l’erreur. Comme un saut dans le vide, toute relation contient en elle-même le risque de l’asymétrie et de la confiance bafouée, et ce qu’il s’agisse de nos proches (amis, amours, etc.), de nos interlocuteurs au travail (collègues, partenaires, clients, étudiants, patients, etc.) ou encore des institutions (médiatiques, politiques, scientifiques, etc.).

La crise de la COVID-19 est venue questionner ces enjeux, tout particulièrement en lien avec la notion de santé, entendue ici au sens large. Si la santé « c'est la vie dans le silence des organes » (Leriche, 1936), c’est aussi le résultat « d’une interaction constante entre l’individu et son milieu » (Anctil, 2012). La santé peut être individuelle (physique, mentale, globale), collective (organisations, sociétés) ou planétaire (climatique, environnementale).

EXEMPLES DE THEMATIQUES

 

  • Le tiers de confiance (numérique)
  • Le tiers digne de confiance (aide sociale à l’enfance, mesure d’assistance éducative)
  • La personne de confiance (directives anticipées de fin de vie)
  • La confiance envers les institutions ou les organisations
  • La confiance dans la relation de soins – La démarche participative
  • Confiance et santé mentale
  • Confiance et global health, etc.

BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE

  • Abettan C. (2017). La « vertu » des directives anticipées. Éthique & Santé, Vol. 14, n°1, p. 42-48, https://doi.org/10.1016/j.etiqe.2016.10.006
  • Bensamoun A. (2007). La personne de confiance. Réflexions sur une institution émergente en matière familiale et médicale. Revue de la recherche juridique. Droit prospectif, Vol. 4, p. 1669-1693
  • Bornarel, F. (2017). Les visages de la confiance personnelle. Revue internationale de psychosociologie et de gestion des comportements organisationnels, vol. XXIII, p. 247-275. https://doi.org/10.3917/rips1.055.0247
  • Cazaillet S. (2012). Le tiers de confiance, un professionnel qui vous veut du bien. Lexbase Fiscal, n°469
  • Colombat, P. (2020). Démarche participative et qualité de vie au travail. Rueil-Malmaison : Lamarre
  • Dejours C. et Gernet I. (2012). Travail, subjectivité et confiance. Nouvelle revue de psychosociologie, vol. 13, p. 75-91. https://doi.org/10.3917/nrp.013.0075
  • Houssin D. (2021). Au prisme de la confiance dans la science, quelle régulation pour la santé mondiale ?, Vol. 7540, n°1, p. 1-156, http://dx.doi.org/10.1016/j.banm.2021.11.015
  • Hunyadi M. (2020). Au début est la confiance. Lormont : Le Bord de l'eau, coll. « La pensée élargie »
  • Laurent E. (2019). L’économie de la confiance. Paris : La découverte, coll. « Repères »
  • Lejeune, J., Fouquereau, E., Chêvenert, D., Coillot, H., Chevalier, S., Gillet, N., Michon, J. M., Gandemer, V. & Colombat, P. (2021). The Participatory Approach: A Specific French Organizational Model at the Department Level to Serve the Quality of Work Life of Healthcare Providers and the Quality of Care in Pediatric Oncology. Cancer Management and Research, vol. 13, p. 2763-2771.
  • Molli L., Cadec B., et Myslinski M. (2007). Les directives anticipées et la personne de confiance en gériatrie : de l'émergence de mouvements défensifs à une possibilité d'élaboration psychique sur le vieillissement et la mort proche pour le sujet âgé et sa famille. Pratiques Psychologiques, Vol. 13, n°2, p. 137-151. https://doi.org/10.1016/j.prps.2007.02.005
  • Robichaud D. (2012). La confiance et le rapport aux normes : le problème de la méfiance face à la différence. Les ateliers de l'éthique/The Ethics Forum, vol. 7, n°1, p. 234-252.
  • Senik. (dir.) (2020). Crises de confiance ? Paris : La Découverte, coll. « Recherches »

Voir et télécharger l'appel à communications en PDF 

Personnes connectées : 2 Vie privée
Chargement...